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Vente impossible pour logements classés F ou G, DPE en 2025 : ce que dit la loi

Par Sasha, Expert en Rénovation Énergétique, 16 mai 2025

La loi Climat et Résilience entre dans sa phase décisive : dès 2025, les propriétaires de passoires thermiques feront face à un obstacle majeur pour vendre leur bien. Cette mesure s’inscrit dans une stratégie nationale visant à réduire la consommation énergétique du parc immobilier français, responsable de près de 45% des émissions de gaz à effet de serre.

Ce guide complet vous explique les implications de cette nouvelle réglementation, les solutions disponibles et les aides financières pour vous permettre de vous adapter à cette transition énergétique majeure.

À partir du 1er janvier 2025, les logements classés F ou G au DPE ne pourront plus être vendus sans conditions. Pour tout comprendre sur le DPE et sa réglementation, découvrez notre guide complet.
Maison avec étiquette énergétique

🚫 Interdiction de vente des logements DPE F ou G à partir du 1er janvier 2025 : le calendrier officiel

La date est désormais certaine : dès le 1er janvier 2025, les propriétaires de passoires thermiques feront face à un obstacle majeur. La loi Climat et Résilience interdit la vente de ces biens énergivores sans conditions préalables.

🔍 À noter : Cette mesure s’inscrit dans une stratégie nationale visant à réduire la consommation énergétique du parc immobilier français, responsable de près de 45% des émissions de gaz à effet de serre.

📊 Répartition des passoires thermiques par département en France : cartographie nationale

La France compte actuellement plus de 4,8 millions de passoires thermiques (logements classés F ou G). Leur répartition sur le territoire n’est pas homogène et certains départements sont particulièrement touchés.

« Les disparités territoriales sont considérables : certains départements comptent jusqu’à 30% de passoires thermiques dans leur parc immobilier, quand d’autres restent sous la barre des 10%. » — Observatoire National de la Rénovation Énergétique

Concentration des logements énergivores en Île-de-France : chiffres et pourcentages

L’Île-de-France concentre à elle seule près de 17% des passoires thermiques nationales. Paris détient le record avec plus de 25% de son parc immobilier concerné, principalement en raison de l’ancienneté du bâti et de la prédominance des appartements haussmanniens mal isolés.

🏙️
Paris (75)

26,5% de logements F et G

🏙️
Hauts-de-Seine (92)

19,3% de logements énergivores

🏙️
Val-de-Marne (94)

18,4% de passoires thermiques

🏙️
Seine-Saint-Denis (93)

22,7% de logements énergivores

Données départementales hors IDF : les zones les plus concernées par l’interdiction

Hors région parisienne, plusieurs départements présentent une situation préoccupante :

🔴
Creuse (23)

31,2% de passoires thermiques

🔴
Nièvre (58)

28,7% de logements énergivores

🔴
Corrèze (19)

27,9% de passoires thermiques

🔴
Cantal (15)

26,4% de logements énergivores

Les zones rurales, avec un bâti plus ancien et moins rénové, sont généralement plus affectées que les métropoles régionales qui ont bénéficié de programmes de rénovation urbaine.

📝 Dérogations possibles avec travaux programmés avant la vente : conditions légales

Face à cette interdiction stricte, la loi prévoit néanmoins des solutions d’assouplissement. La principale concerne la programmation de travaux de rénovation énergétique.

Un bien classé F ou G peut encore être vendu si l’acheteur s’engage formellement à réaliser les travaux nécessaires pour sortir le logement de son statut de passoire thermique.

Critères d’acceptation d’un devis signé pour obtenir une dérogation : points de vigilance

Pour que cette dérogation soit valable, plusieurs conditions doivent être strictement respectées :

Présentation d’un devis détaillé et signé par une entreprise RGE

Engagement sur des travaux permettant d’atteindre au minimum la classe E

Mention explicite du gain énergétique attendu après travaux

Validation technique du projet par un diagnostiqueur certifié

⚠️ Attention : Un simple devis non signé ou ne garantissant pas l’atteinte d’une classe énergétique supérieure sera systématiquement refusé par les notaires.

Délai maximal de 12 mois pour réaliser les travaux après la vente : obligations de l’acheteur

L’acheteur dispose d’un délai strictement encadré de 12 mois maximum après la signature de l’acte authentique pour réaliser les travaux promis.

Ce délai fait l’objet d’une clause suspensive spécifique dans le compromis de vente, pouvant entraîner des pénalités financières en cas de non-respect.

Conseil pratique : Prévoyez une marge de sécurité d’au moins 2 mois sur ce délai pour anticiper d’éventuels retards de chantier ou difficultés d’approvisionnement en matériaux.

⏱️ Extension de l’interdiction de vente à toutes les maisons individuelles classées F-G dès 2028 : préparez-vous

Si 2025 marque une première étape, l’horizon 2028 étend considérablement le périmètre de l’interdiction. Les propriétaires doivent anticiper cette échéance qui concernera l’ensemble des maisons individuelles, quelle que soit leur surface.

📋 Critères techniques retenus pour la phase 2 de l’interdiction : nouvelles normes

Les critères de la phase 2 se veulent plus stricts et s’appliqueront de manière plus systématique, sans les exceptions qui peuvent encore exister en 2025.

💡 À savoir : Les seuils de consommation énergétique seront également abaissés, rendant potentiellement invendables des biens aujourd’hui classés E mais proches de la limite F.

Surfaces minimales et types d’habitations concernés par l’extension 2028 : vérifiez votre situation

En 2028, toutes les surfaces habitables seront concernées, sans exception :

🏠 Maisons individuelles de toute taille
🏡 Résidences secondaires (précédemment exemptées)
🏘️ Logements en copropriété horizontale
🌳 Biens situés en zone rurale ou peu dense

Le critère déterminant ne sera plus la surface ou la localisation, mais uniquement la performance énergétique du bien.

Systèmes de chauffage incompatibles après 2028 : lesquels rendent votre bien invendable

Certains modes de chauffage seront considérés comme bloquants par nature à partir de 2028 :

🔥
Chaudières fioul standard

Déjà interdites à l’installation depuis 2022

🔥
Radiateurs électriques à convection

De première génération

🔥
Chaudières gaz anciennes

Antérieures à 2005

🔥
Systèmes de chauffage au bois

Non performants (rendement <65%)

👉 Action recommandée : Même si votre bien n’est pas encore concerné par l’interdiction de 2025, anticiper le remplacement de ces systèmes de chauffage obsolètes est fortement conseillé.

⚖️ Procédures de contrôle renforcées par les notaires avant signature de vente : nouvelles exigences

Les notaires seront en première ligne pour faire respecter ces nouvelles obligations. Leur responsabilité professionnelle étant engagée, les contrôles seront particulièrement rigoureux.

Liste exhaustive des documents obligatoires à présenter chez le notaire : anticipez votre dossier

Pour valider une transaction immobilière à partir de 2025, vous devrez impérativement fournir :

DPE de moins de 10 ans (4 ans pour les biens en classes F et G)

Audit énergétique complet pour les maisons et monopropriétés

Plan de financement des travaux si dérogation avec engagement

Attestation sur l’honneur du vendeur concernant l’exactitude des informations

Rapport d’inspection des éventuels travaux déjà réalisés

🗂️ Organisation recommandée : Créez dès maintenant un dossier numérique regroupant ces documents pour gagner du temps lors de la préparation de la vente.

🔨 Travaux d’isolation thermique obligatoires pour rendre vendable un logement F-G en 2025 : guide complet

Pour atteindre le niveau minimal exigé (classe E), des travaux substantiels sont généralement nécessaires. L’isolation constitue le premier levier d’action, avec des normes techniques précises à respecter.

🧮 Norme d’isolation R ≥ 7 m²·K/W à respecter pour réussir la vente : surfaces prioritaires

La résistance thermique minimale de R ≥ 7 m²·K/W est désormais la norme de référence pour toute rénovation énergétique efficace. Cette valeur garantit une isolation performante, quel que soit le matériau choisi.

Décryptage technique : Plus la valeur R est élevée, meilleure est l’isolation. Un R≥7 signifie que votre isolant ralentit 7 fois plus le transfert de chaleur qu’une simple lame d’air immobile.

Zones clés à isoler en priorité : combles, murs et planchers pour un résultat optimal

Les déperditions énergétiques se concentrent sur certaines zones spécifiques qu’il convient de traiter prioritairement :

⭐⭐⭐
Combles et toiture

25-30% des pertes de chaleur

⭐⭐⭐
Murs extérieurs

20-25% des pertes de chaleur

⭐⭐
Planchers bas

7-10% des pertes de chaleur

⭐⭐
Menuiseries extérieures

10-15% des pertes de chaleur

Un audit énergétique permettra de hiérarchiser précisément ces travaux selon la configuration spécifique de votre logement.

Matériaux d’isolation les plus performants pour une rénovation énergétique réussie : comparatif

Plusieurs solutions techniques permettent d’atteindre les performances requises :

MatériauÉpaisseur pour R≥7Prix moyen/m²Durée de vieImpact écologique
Laine de roche28-30 cm25-35€50 ansMoyen
Laine de bois30-35 cm45-60€50+ ansTrès bon
Ouate de cellulose25-30 cm30-45€50+ ansExcellent
Polyuréthane16-18 cm40-50€50 ansMoyen à faible

💚 Option écologique : Les isolants biosourcés (laine de bois, ouate de cellulose) offrent non seulement d’excellentes performances thermiques mais aussi un bilan carbone optimisé.

💰 Financer les travaux avec MaPrimeRénov’ 2025 avant mise en vente : maximisez vos aides

La réalisation de travaux représente un investissement significatif, mais des aides substantielles existent pour alléger cette charge financière. MaPrimeRénov’ constitue le dispositif principal.

💲 Barèmes et montants disponibles selon vos revenus en 2025 : simulez votre aide

MaPrimeRénov’ fonctionne selon quatre catégories de revenus (bleu, jaune, violet, rose) qui déterminent le niveau d’aide auquel vous pouvez prétendre.

🔢 Exemple concret : Pour une isolation des combles, un ménage « MaPrimeRénov’ Bleu » (revenus très modestes) peut obtenir jusqu’à 25€/m² d’aide, contre 15€/m² pour un ménage « MaPrimeRénov’ Jaune » (revenus modestes).

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